La liberté guidant le peuple, un tableau toujours d’actualité

par | 17 octobre 2019 | Uncategorized

À travers les âges, les principes de liberté, d’égalité et de souveraineté ont toujours animé la vie de tous les peuples. L’article ci-après vous emmène à la découverte d’une œuvre  d’art ancienne mais dont la contemporanéité est surprenante. Ce tableau  continue d’exprimer avec justesse la réalité de certains peuples aujourd’hui. Il s’agit de La liberté guidant le peuple.

À la découverte de La liberté guidant le peuple

La Liberté guidant le peuple est une huile sur toile d’Eugène Delacroix réalisée en 1830. Elle est inspirée de la fameuse révolution des Trois Glorieuses. Le tableau est présenté au grand public au Salon de Paris de 1831 sous le titre ‘‘Scènes de barricades’’. Il est ensuite exposé au musée du Luxembourg à partir de 1863. Puis, l’œuvre est envoyée au musée du Louvre en 1874 où il fut l’un des plus admirés. En 2013, ce tableau est la pièce principale de l’exposition La Galerie du temps, au Louvre-Lens. Par son aspect allégorique et sa portée politique, l’œuvre a été fréquemment choisie comme symbole de la République française ou de la démocratie.

Suffisamment imposante, La Liberté guidant le peuple fut réalisée entre octobre et décembre 1830. La scène qu’elle décrit se déroule à Paris, comme l’indiquent, au lointain, les hautes tours de la cathédrale Notre-Dame. Ces tours laissent apparaître des fumées à l’arrière-plan. Une foule d’émeutiers franchissent une barricade. Au premier plan, associés aux pavés et poutres formant cette barricade, des corps de soldats morts apparaissent tordus et désarticulés. L’un des soldats gît nu. Un ouvrier ou un paysan blessé, foulard noué sur la tête, émerge des décombres, le corps et le regard tendus vers une femme du peuple. Celle-ci est coiffée d’un bonnet phrygien dont s’échappent des boucles.

La femme représentée en pied occupe de fait la place principale. Elle brandit, du bras droit par la hampe, un drapeau tricolore qui occupe l’axe médian de la toile. Elle  tient dans sa main gauche un fusil à baïonnette. Sa poitrine est en partie découverte. Apparaissent quatre autres personnages aux abords de la barricade. Il y a deux enfants des rues. L’un, à droite, est coiffé d’un béret tenant haut des pistolets de cavalerie. Il a la bouche ouverte exprimant un cri. Le second est à l’extrême gauche, coiffé d’un bonnet de police s’agrippant au pavé.

Il y a également un homme, coiffé d’un haut-de-forme, qui laisse penser à un bourgeois. Mais il porte le pantalon et la ceinture des ouvriers, les genoux sur la barricade. Le tableau illustre aussi  un ouvrier portant un béret, un sabre briquet à la main et sa banderole sur l’épaule. Derrière, on peut voir un élève de l’École polytechnique portant le traditionnel bicorne. Les principaux protagonistes s’inscrivent dans un triangle dont le sommet est le drapeau. Les couleurs dominantes, le bleu, le blanc et le rouge, émergent des teintes grises et brunes. La lumière semble provenir du côté gauche. Les couleurs chaudes dominent le corps des émeutiers.

Contemporanéité incontestable de l’œuvre

Malgré son âge légendaire, l’œuvre ‘‘La liberté guidant le peuple’’ prend valeur d’emblème en France. Son ancrage patriotique lui vaut de devenir une icône de la République. En témoigne fort bien son illustration sur des billets de banque de 100 francs, de 1978 à 1995. L’œuvre incarne l’idéal révolutionnaire et le combat pour la liberté. Et pour cela, elle a suscité jusqu’à nos jours de nombreuses relectures, appropriations, citations et imitations. Sa forte charge politique lui vaut d’être une référence pour envoyer des messages poignants.

La valeur patrimoniale de La liberté guidant le peuple lui vaut d’inspirer de nombreuses caricatures de presses. Cela la rend sujette aux détournements publicitaires. Le 11 janvier 2015 à Paris, un clin d’œil lui a été fait lors de la grande manifestation d’hommage aux victimes des attentats. En fait, au moins deux photographies prises ont été a posteriori nommées ‘‘Le Crayon guidant le peuple’’. Et c’était surtout en raison de leur similitude esthétique et symbolique avec le tableau.